

Premières expériences
Le guéridon frappeur
« Ça vous dirait d’essayer de faire parler un guéridon ? »
…
… La réponse fut aussi spontanée que la question :
« Tu en as un ?
- Non
- Alors, je m’en occupe, je l’achète d’occasion et nous vous appelons pour un rendez-vous.
- On fait comme ça. »
Pas question de laisser passer une occasion d’expérimenter la communication spirite, mais pas non plus de survoltage. Le temps viendra.
Quelques semaines plus tard, je me souviens de ma promesse : trouver un guéridon susceptible de convenir, pas trop grand, si possible avec trois pieds. Une connexion internet plus tard, « vend guéridon, trois pieds, à 10 euros » et à 10 kilomètres de chez moi. J’y vais. Super, ça doit aller.
« - Allo, Sylvie ?
… »
Et c’est ainsi que nous nous retrouvons chez Sylvie, en compagnie de son conjoint François et de mon épouse Chantal, pour une soirée toute particulière.
Sylvie exécute un petit rituel de protection avec prière, bougies, statuette de la vierge, encens.
Première expérience, premier succès, le guéridon frappe : un coup pour « oui », deux coups pour « non ».
Il nous faut poser des questions fermées, c’est-à-dire qui appellent une réponse par oui ou non. Même si c’est long et fastidieux, cela reste un moment inoubliable. C'est enthousiasmant. Nous manquons d’habitude, mais nous comprenons le fonctionnement et rapidement, mon père, décédé en 2008, vient nous transmettre un message. Quelques réponses suffisent pour comprendre que ce n’est pas de la supercherie. Au bout d’un instant, mon père qui a su garder son côté comique et joueur, en soulevant le guéridon à 40cm du sol, nous a fait hurler de rire en nous faisant tourner en rond. La séance a duré quelques minutes, mais quel bonheur.
C’est certain, la présence d’une médium confirmée dans le groupe n’est pas pour rien dans la réussite de cette expérience.
Mais où sont donc passées cette peur et cette méfiance de rigueur, soi-disant obligatoires en une telle circonstance ? Rien de tout cela, seulement le bien-être et la certitude d’avoir vécu un grand moment de notre vie.
La protection
Il faut bien le reconnaitre, s’il est une question à aborder avant toute expérimentation spirite, c’est bien celle de la protection. Ce livre n’étant en aucune façon un guide, une méthode ou un enseignement, je me garderai bien de donner des conseils aux lecteurs. Je me contenterai de présenter mes expériences et la compréhension que j’en ai retirée.
Mon exemple, que je vais décrire, n’est que le chemin que j’ai suivi et certainement pas celui que chacun doit prendre. C’est dans un certain état d’esprit que j’ai vécu cette vie, il n’est imposé à personne.
Croire en soi et se faire confiance, écouter son moi intérieur, reconnaitre son intention de cœur et faire la différence entre le besoin de notre âme et les envies de notre mental, voilà les règles qui m'ont dicté la voie.
Croire en soi et se faire confiance, c’est ne pas se laisser guider par les modes de pensées qui ont façonné les légendes et croyances populaires. Je ne suis pas obligé d’adopter le « on m’a toujours dit que … ». Je le sais, au fond de moi, mon expérience vaut largement celles des autres. Ecouter un avis né d’une expérimentation, je veux bien, mais suivre un conseil sorti de nulle part, affirmé par qui n’a pas expérimenté lui-même, ne me convient pas. Combien de pilotes automobiles auraient gagné des courses si la peur avait dominé leur passion ? Combien d’alpinistes auraient conquis les sommets si le vertige les avait tenaillés aux pieds des falaises ? Combien de chercheurs et d’aventuriers auraient permis au monde de profiter de leurs découvertes, si les doutes les avaient cloués dans leur canapé ? Combien d’artistes seraient restés dans l’ombre si la peur du ridicule ou du regard de l’autre avait empêché l’expression de leur talent. Et les exemples ne manquent pas.
Bien sûr, il existe beaucoup d’hôpitaux, avec plus de malades que de bien portants. Pour autant, la société fonctionne-elle seulement autour des hôpitaux ? Aujourd’hui, la peur fait partie intégrante de notre culture. Il suffit de compter les compagnies d’assurances pour comprendre que c’est un commerce lucratif.
En toute honnêteté, faisons la part des choses entre les accidents qui ont jalonné chaque discipline de la vie et de notre monde et les innombrables victoires qui les ont construites.
Mon père me disait souvent « la peur n’évite pas le danger », je rajouterai qu’en matière de spiritisme, elle peut même le provoquer. Je ne dis pas qu’il n’y a aucun danger dans le spiritisme, tout comme il en existe dans la course automobile ou l’alpinisme. Il faut toujours rester vigilant, car ce n’est pas un jeu. Des portes s’ouvrent vers un monde inconnu, avec ses surprises. Des précautions sont indispensables.
« - Le ouija, oh la-la, c’est dangereux, il ne faut surtout pas y toucher !
- Ah bon, qui vous l’a dit ?
- Ça se sait, tout le monde le sait bien !
- Vous en connaissez des personnes qui sont mortes où devenues débiles à cause du spiritisme ?
- Non, mais il en a beaucoup !
- Savez-vous que je le pratique depuis plusieurs années ?
- Ah bon ?
- Suis-je dérangé ? Suis-je, à vos yeux, noyés dans des problèmes psychiques ou matériels insurmontables ?
- Non, euh, je ne savais pas, mais alors, …. »
Certes, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives, mais que ceux qui vivent dans la peur restent dans la sécurité de l’immobilisme. C’est sûrement préférable, mais qu’ils ne découragent pas les autres. L’au-delà a tant de beaux messages à nous transmettre.
Se faire confiance, c’est rejeter les peurs fabriquées par les croyances populaires ; "les peurs" des autres ne sont pas les nôtres. C’est savoir qui nous sommes, ce que nous valons, c’est rester honnête avec soi-même, c’est apprendre à contenir ses émotions pour rester lucide face à l’inconnu. C’est vouloir le bien dans le monde, sincèrement.
Il faut aussi prendre le temps d’apprendre. L’au-delà, n’est pas perceptible à nos sens communs et nous devons, tout naturellement, rester prudents. Le risque existe, comme partout. Quand le téléphone sonne, il nous faut d’abord identifier notre interlocuteur et nous n’avons pas la même attitude selon qu’il nous inspire la confiance ou la méfiance. Avant de conduire une voiture rapide, il faut apprendre. Il faut de la confiance en soi avant de s’assoir à son volant (ou de l’inconscience).
Il est important pour être dans l’harmonie et la paix, nécessaires pour de bonnes communications, de faire la part des choses entre l’intention qui nous vient du cœur, depuis toujours en nous, et la volonté, souvent passagère, qui nous vient du mental. La différence est grande entre cette vibration qui nous enchante et nous fait vibrer lorsqu’elle nous habite et la pensée produite par notre intelligence, notre cerveau. Provoquée par l’imagination, celle-ci nous excite plus qu’elle ne nous inspire. Elle honore notre égo et nous projette sur les sentiers parsemés de curiosités, de doutes et de déceptions. L’intention du cœur, si elle est aimante et altruiste, nous guide et nous rassure, alors que les volontés produites par le mental ne sont que constructions provisoires pour affirmer notre individualité. La première ne nous trompe jamais, les secondes sont soumises aux émotions et fluctuent avec les aléas de la vie. La première est la conséquence de notre élévation spirituelle, les secondes sont le reflet de notre évolution matérielle. Toutes nous appartiennent et aucune ne doit nous faire honte.
Au commencement de nos expérimentations spirites, je faisais confiance à notre médium qualifiée (c’est toujours le cas aujourd’hui). Elle savait, donc je la suivais, tout en ressentant, au fond de moi, comme une indifférence face à une certaine attitude que je trouvais enfantine, avec des rituels simples, mais au caractère systématique. Pourquoi un monde aussi subtil que celui des esprits dans l’au-delà, serait-il sensible à la présence de sel, de statuettes ou d’encens ? Je comprenais mieux la nécessité de prier pour rendre possible une communion, dans l’amour sincère. Avec le temps, les pratiques se sont simplifiées mais les prières sont restées. Nous y reviendrons.
Je ne savais pas encore que les protections sont indispensables pour celui qui a peur, mais inutiles pour celui qui n’a pas peur. Non pas que ce dernier soit supérieur, mais parce qu’il est naturellement protégé par sa foi. A quoi bon user d’un protocole illusoire. A ce sujet, mon guide m’a dit : « Si les protections vous rassurent, elles ne nous gênent pas ». Celui qui tente le spiritisme dans un but non louable moralement, par simple curiosité ou amusement, ou pour acquérir du pouvoir sur les autres, doit savoir au fond de lui, qu’il prend des risques. La curiosité n’est pas forcement malsaine, si le but est de progresser spirituellement. N’oublions pas pourquoi nous sommes sur terre. Et si vous n’éprouvez pas au fond de votre cœur, cette sérénité indispensable, alors protégez-vous avec tous les moyens qui vous paraissent utiles.
Le ouija
Nous sommes un petit groupe de quatre. Parmi nous, Sylvie Chevalèrias, notre médium que nous connaissons bien. Nous nous faisons mutuellement confiance et savons qu’aucun de nous ne considère le spiritisme comme un amusement. Tous avons, depuis toujours, l’intention de progresser, tous avons, depuis longtemps, une démarche spirituelle, même si la discrétion nous a toujours accompagné.
Nous nous réunissons environ une fois par mois, parfois moins souvent. Nous nous retrouvons en fin d’après-midi, le cœur en joie. Nous prenons l’apéritif, papotons des sujets qui nous préoccupent, sans gêne ni retenue. Quel plaisir de parler librement de spiritualité, sans se sentir comme un cheveu sur la soupe, sans se mentir. Après le repas nous nous installons pour la séance de ouija. Il n’y a pas de préliminaires dogmatiques ni de mise en scène avec lumière tamisée. Les séances débutent par de simples rituels de protection : encens, statuette de la vierge, sel, prières. Chacun accepte ce qui convient au voisin, mais au fil du temps, seules l’harmonie et la prière seront conservées. La prière est personnelle et silencieuse. Personne ne récite quoi que ce soit à voix haute. Chacun prie ou pas, selon ses convictions, c’est la confiance, la joie et la liberté qui règnent.
Les débuts se font avec des lettres de papier, disposées en rond et un verre, sur lequel chacun pose un doigt. Ce procédé est hésitant et incertain. Très rapidement, nous avons investi dans un ouija en bois ciré avec ce qui se nomme une goutte (plaquette de bois en forme de cœur, avec un trou circulaire au centre pour laisser voir la lettre voulue). Les déplacements sont plus faciles car le bois glisse mieux de lettres en lettres.
A chaque séance, un volontaire écrit les lettres, les unes après les autres, sur une feuille de papier, pour en extraire les messages. Ils sont brefs. Nous ne connaissons pas les esprits qui se présentent, mais ils viennent toujours à notre demande. Assurément, le sérieux de leurs messages nous met en confiance. De temps en temps, un inconnu se manifeste, sans agressivité, mais sans véritable message. Nous prions pour lui, nous le remercions de sa venue et l‘aidons à retrouver son chemin. Tout se passe bien, il nous quitte, quelquefois en nous saluant et en nous remerciant.
Nos questions posées sont brèves, parfois hésitantes, sans réelle consistance. Au début, elles sont personnalisées, chacun espérant des informations à son sujet. Mais l’expérience nous apprendra à poser les bonnes questions, à caractère généraliste, pour en accueillir de véritables messages, très complets et riches d’enseignements.
La poésie qui s’installe et la profondeur des messages nous remplissent de bonheur, à chaque séance davantage.
Point d’addiction, mais l’immense plaisir de se retrouver pour des nuits très longues (couchés à 3h00 du matin). Nous restons imprégnés de ces instants de joie plusieurs jours durant.
Il nous arrive également, en dehors du cadre habituel, d’organiser des séances, avec des membres de notre famille, des amis ou d’autres médiums. Les résultats sont variables. L’expérience nous montre, sans ambiguïté, que sans un minimum de sérieux et de concentration, les messages sont décousus, aléatoires, sans but précis, voire sans intérêt. C’est arrivé, mais ça n’a jamais été perturbant. Il est seulement dommage pour nos visiteurs que leurs demandes parfois trop personnelles ne trouvent pas de réponses. Mais les séances « réussies » sont bien plus nombreuses et généralement, bouleversantes pour les invités de passage. Ils reçoivent des messages de chers disparus, pas obligatoirement ceux attendus. Parfois ils reçoivent des messages de leurs guides et c’est toujours un grand moment pour eux, plein d’émotion.
Revenons aux séances qui nous intéressent pour le moment, celles qui nous ont offert les messages qui suivent. Nous n’avons jamais ressenti de la part des visiteurs désincarnés, la volonté de donner des ordres ou des consignes de vie, mais juste des informations, comme une guidance qu’il nous est toujours libre de suivre ou pas, selon notre compréhension et notre libre arbitre.
Chaque séance se termine par un message de soutien et d’encouragement et une bénédiction.
Je vous livre quelques-uns des messages reçus, qui concernent l’humanité, pour comprendre comment s’est installée la confiance entre nos deux plans. Les parties concernant chacun de nous sont réservées :
« Ne lisez pas à tous, tout votre courrier » nous a dit David.
Les morceaux choisis sont des extraits de messages reçus jusqu’en février 2015. Ils sont autant universels que personnels.
Après plusieurs communications avec divers membres de notre famille, des guides et esprits connus ou inconnus, un soir de juin 2012, s’est présenté David, un guide qui nous accompagnera désormais et avec qui nous allons bâtir une confiance réciproque sans faille.