Ouija?
avec Emily Dickinson
Séance OUIJA
du 29 mai 2024
avec une invitée surprise
Emily DICKINSON
« Balayer le cœur avec soin, mettre l’amour de côté, nous ne nous en servirons plus avant l’éternité. »
Emily Dickinson, écrivaine et poétesse américaine (1830-1886 - Massachusetts) est issue d'une famille très puritaine et aisée, avec des liens communautaires très forts. Elle a vécu une vie introvertie et recluse. Elle a écrit, dans un style très personnel, près de 1800 poèmes et 1000 lettres qu'elle na pas souhaité publier de son vivant. En rébellion contre son père, la religion et le puritanisme sous toutes ses formes, elle regarde le monde et le juge depuis sa fenêtre. Dans ses poèmes, la lanterne évoque souvent la lumière, la vie, la mort, la spiritualité et la mystique. Vous trouverez tous les détails de sa vie sur cette page WIKIPEDIA. |
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Nous étions 5 autour de la planche. Chantal, moi et 3 adeptes du OUIJA, que nous rencontrions pour la 1ère fois.
Cette séance qui a duré 3h30 fût pleine de surprises et d'enseignements, comme toujours.
Cinq esprits se sont manifestés, tous avec une énergie remarquable. Le caractère privé de leurs propos ne m'autorise pas à publier l'intégralité de leurs messages. Je ne rapporterai ici que ceux concernant Emily Dickinson.
Aucun de nous, autour de la table, ne connaissait cette écrivaine américaine autrement que par de vagues souvenirs phonétiques lointains.
Quel ne fut pas notre étonnement de la recevoir à notre table !
En fin de page, vous trouverez la synthèse du message d'Emily Dickinson, dépouillée des remarques et réponses intermédiaires qui pénalisent sa compréhension
et quelques commentaires sur la séance.
Séance du 29 mai 2024.
de 15h30 à 19h00.
Présents autour de la planche : Sylvie Alassœur, Corinne Raynaud, Marie-Hélène C., Chantal et Guy Faverdin.
La séance débute par des messages personnels. Puis, environ une heure plus tard, voici :
« Poésie. Emily.
- Est-ce ton prénom ?
- Oui. Américaine. Dickinson
- L’écrivaine ?
- Oui. Chut.
- Nous sommes à votre écoute. (1)
- Voyez la lettre de mon ami, à qui j’ai envoyé quand j’étais perdue dans mon esprit.
Lanterne.
- Est-ce un titre de poème ?
- Oui.
- Allez-vous bien ?
- Très bien.
- Que fais-tu à présent ?
- Vivifiante âme exploratrice des abandonnés des aimés. (Cœurs de la planche)
- Autre chose ?
- Qui et quoi allume votre lanterne quand vous êtes en train de marcher dans le froid et l’obscurité ?
Votre âme ! Votre cœur ! Votre esprit ! Votre guide ! (2)
(Nous demandons alors qu’elle nous écrive un poème)
Lis ma lettre sur ta machine à mots. [comprenez le smartphone]
- Des précisions sur la lettre ?
- Rares sont ceux qui me comprennent. Écoutez-moi !
Riche dans la mort, je suis étendue comme un drapeau desséché par le vent.
La nation est l’envergure des patriotes. Quels pantins !
O citoyens du monde, voulez-vous mourir debout, sans protester ?
Honneur restauré au fond du ciel. Le souffle reprend. Le puits des mots fabrique les âmes.
Vérité, d’où sors-tu ?
- Du puits !
Rêves d’adultes, les poires de mon enfance, comme Proust.
Enlève mon désespoir de ne pas être en santé.
Comme l’abeille du poirier, je me délecte par le regard. »
(Après l'intervention d'un autre esprit, nous rappelons Emily car nous souhaitons continuer notre conversation avec elle.)
« Emily ?
- I’m ready. Looping in the air. I’m plugging. Mercy. (3)
Donne de ton temps ; voilà le temps : jouir de la raison, sans raison.
Tu es dubitative ? (La goutte se dirige vers Marie-Hélène)
- Est-ce une remarque de ta part ?
- Oui. La raison. Prose. Je fais une explanation (4) sur la raison.
Loi de la raison : 1
Rire sans besoin est-il raisonnable ou est-ce à la gloire des savants ?
Nul n’est acquis dans l’ordre.
Rire ou pleurer ? Qui vient au monde en 1er ?
Ma mère a pleuré en me voyant fille.
Dans ma chambre, fille de bourgeois, je pers la raison de ma venue au monde.
(Petite pause)
- We are ready !
- Yes.
Dans ma fragilité de femme et de mes poumons, je respire la fange des paroles désobligeantes.
Je reste dans mon espace d’imaginaire.
Dieu m’est alors apparu nu.
L’écriture de la nature et de la poésie m’a été transmise.
J’entendais en moi, les effluves des mots sourds pour quiconque.
Solitude royale.
Hibou sur la poutre. »
(Autre interruption d'un autre esprit.)
« Emily ?
- Mercy me. (5)
"Lieu-dit l’éternité" (6), là où je demeure. Lis-moi, maintenant, avec vos mains tenues.
Fin »
(1) J'ai posé des "!", mais des "?" auraient convenu.
(2) Je n'ai pas l'habitude de vouvoyer les esprits qui s'invitent (quels qu'ils soient). Le tutoiement reviendra au cours de l'échange.
(3) Traduction de l’anglais : "Je suis prête. Une boucle dans les airs. Je me branche. Miséricorde ou clémence ou charité ou grâce"
(4) Traduction de l’anglais : "explication"
(5) Traduction de l’anglais : "Me faire grâce" ou "Ayez pitié de moi".
(6) Le titre d’un poème d’Emily Dickinson.
Texte intégral (sans les commentaires et interruptions diverses)
« Qui et quoi allume votre lanterne quand vous êtes en train de marcher dans le froid et l’obscurité ?
Votre âme ! Votre cœur ! Votre esprit ! Votre guide !
Riche dans la mort, je suis étendue comme un drapeau desséché par le vent.
La nation est l’envergure des patriotes. Quels pantins !
O citoyens du monde, voulez-vous mourir debout, sans protester ?
Honneur restauré au fond du ciel. Le souffle reprend. Le puits des mots fabrique les âmes.
Vérité, d’où sors-tu ?
- Du puits !
- Rêves d’adultes, les poires de mon enfance, comme Proust.
Enlève mon désespoir de ne pas être en santé.
Comme l’abeille du poirier, je me délecte par le regard.
Donne de ton temps ; voilà le temps : jouir de la raison, sans raison.
Loi de la raison 1
Rire sans besoin est-il raisonnable ou est-ce à la gloire des savants ?
Nul n’est acquis dans l’ordre.
Rire ou pleurer ? Qui vient au monde en 1er ?
Ma mère a pleuré en me voyant fille.
Dans ma chambre, fille de bourgeois, je pers la raison de ma venue au monde.
Dans ma fragilité de femme et de mes poumons, je respire la fange des paroles désobligeantes.
Je reste dans mon espace d’imaginaire.
Dieu m’est alors apparu nu.
L’écriture de la nature et de la poésie m’a été transmise.
J’entendais en moi, les effluves des mots sourds pour quiconque.
Solitude royale.
Hibou sur la poutre.
"Lieu-dit l’éternité", là où je demeure. Lis-moi, maintenant, avec vos mains tenues. »
Commentaires sur la séance
La communication spirite n'est pas une science parfaitement exacte. (Ah bon ?)
La rapidité incroyable du mouvement de la goutte, propulsée par Emily Dickinson a parfois compliqué la saisie. Dans ces conditions, la retranscription, qui se veut la plus fidèle possible, dépend de notre compréhension du moment. Aussi, il est fort possible que quelques détails de texte nous aient échappé ou qu'il se soit glissé quelques erreurs. Certains sauts de lignes peuvent ne pas être judicieux, d'autres absents. Si l'ensemble du message est élégant, malgré les quelques fautes grammaticales, il reste pour le moins énigmatique.
Pour la 1ère fois, nous gouttions au plaisir de recevoir une américaine (de son vivant) qui s'exprimait ici en anglais et en français.
L'ambiance était détendue, chaleureuse et gaie. Remercions tous les acteurs, d'ici et d'ailleurs !
Accueillir dans le respect et la bienveillance celui qui souhaite s'exprimer, nous inondera toujours de belles surprises.
Mais ça, nous le savions déjà !
Pour mieux comprendre l'univers poétique d'Emily Dickinson, Lou Doillon récite et chante quelques lettres et poèmes.
391330 visites | Dernière modification : 01/12/2024 à 18:19 | ||
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